Fronton-Gaillac-Cahors

Cette année je me décide finalement à reprendre la plume après deux ans de silence. Voici donc le récit de la balade 2007 telle que je l’ai vécue. Renée a amendé et complété ce récit, elle y a ajouté sa vision personnelle de cette aventure, je l’en remercie vivement.

Retour également cette année des séquences vidéo : La "conférence" de Robert Plageoles et le discours d'Alain le dernier soir à l'auberge du Douelle. J'ai utilisé "Dailymotion", cela devrait en faciliter la lecture.

>>Retrouvez le programme et les cartes<<

Préambule

On a bien failli partir sans un de nos deux co-organisateurs victime d’une vilaine chute pendant l’entraînement trois jours avant le grand départ. Heureusement Gérard a la peau dure, il a simplement troqué ses gants contre de magnifiques bandages blancs. Il était à pied d’œuvre mercredi matin.

Mercredi 16 mai 2007 Ouvrez le (Montau)ban

…Les housses à vélo c’est un peu encombrant. On finit par les faire entrer dans le train tant bien que mal.
Finalement le train ce n’est pas mal : le voyage a duré six heures mais on n’a pas vu le temps passer, notamment grâce à Alain qui nous avait préparé un apéro « Royal » (Je veux dire délicieux, rien à voir avec cette cruche qui nous a plantés grave, nous gens de gauche…)

On arrive enfin à Montauban avec 20 minutes de retard, le temps est couvert et frisquet. J’essaIe désespérément de remonter mon vélo, je n’y comprends rien, c’est pire que de monter un meuble IKEA, heureusement, Eric vient à mon secours. Le plus grave c’est que ma valise est trop petite, pas moyen d’y mettre toutes mes affaires, Véro me prête un sac plastique décoré de personnages de Walt Disney, j’y entasse pêle-mêle tout ce qui ne rentre pas, me voilà clodo à vélo. Bref c’est galère, encore heureux qu’il ne pleuve pas (on verra par la suite que ce n’est que partie remise).

On atteint notre première dégustation au domaine Le Roc. Philippe, arrivé en tête, se fait mordre les mollets par un chien. Le vin est plutôt agréable, la vigneronne aussi…c’est étonnant comme on rencontre de jolies femmes vigneronnes dans nos balades, je pense à Roselyne Gavoty en Provence, Céline Michelon ou la patronne du Domaine de l’Aiguelière (). Cela tient peut-être tout simplement au choix de nos organisateurs, sensibles aux charmes des vigneronnes autant qu’à la qualité des vins (quoique cela aille souvent ensemble).
On arrive enfin à l’étape, une auberge perdue dans la forêt, on se réchauffe près de la cheminée, repos.

Jeudi 17 mai Que d'eau !

Départ dès potron-minet pour être à l’heure à la première dégustation. Il pleut, petit crachin au réveil qui se renforcera tout au long de la journée. Arrivée à la coopérative sous une pluie battante, c’est journée portes ouvertes, dehors une charrette à cheval attend désespérément, à l’intérieur nous sommes accueillis par un clown qui fabrique des ballons rigolos. Il parvient à me dérider, surtout quand je vois le couvre chef qu’il a confectionné pour Renée…

Après avoir enfin dégusté de bons vins pour des prix raisonnables, nous gagnons le resto. La pluie tombe de plus en plus…le moral aussi. Alain menace de terminer l’étape dans le camion, vous avez bien lu !
Le repas copieux et bien arrosé nous remet les idées en place. Nous repartons à l’assaut des éléments déchaînés.

Nous arrivons chez l’inénarrable Robert Plageole après quelques tâtonnements. Jacques a en effet des problèmes entre la droite et la gauche, (bien que Martine ne manque pas de lui rappeler où est sa droite), et quelques cyclistes trop enthousiastes ont dû rebrousser chemin.
Robert Plageole connaît tout de la vigne, il a même connu les vignes avant le phylloxéra (il n’a pas l’air tout jeune, mais plus de 100 ans…il ne les fait pas) Il est intarissable et repart pour 20 minutes à chaque nouvelle question. Les IVV tenaillés par la soif renoncent à le questionner et goûtent enfin les vins de cépage de ce chantre du vignoble authentique. Il parvient même avec le cépage Mausac à faire un vin de voile dont le goût est très proche du vin jaune du Jura. Les franc-comtois n'en sont pas encore revenus...

Encore quelques kilomètres sous la pluie et nous arrivons en vue de Cordes. On dort à proximité. Le lieu s’appelle Les Cabannes ; notre cabane est plutôt confortable…mais on ne profitera ni de la piscine, ni de la terrasse extérieure, sauf les fumeurs invétérés insensibles au froid, perdus qu'ils sont dans leurs volutes de fumées.
Cette année, ce n’était pas mon anniversaire, mais celui de Philippe, qui tombait pendant la randonnée. Nous lui offrons une BD humoristique sur la cinquantaine (les quadras se font rares à IVV).
Et comme une fête n’arrive jamais seule, Anne Marie nous offre l’apéritif pour arroser son départ à la retraite (eh oui déjà !)

Cette étape est aussi marquée par l’abandon définitif d’Eric. Victime d’un genoux récalcitrant, il va vivre la balade IVV 2007 du côté des accompagnatrices, un peu de douceur pour oublier la douleur. Il ne sera pas souvent seul à cette place…heureusement qu’il y avait un "12 m3" à l’arrière du peloton.


Robert Plageoles

Vendredi 18 mai Pauvres escargots...

Il pleut moins…c’est déjà pas si mal.
Nous partons en camion, façon travailleurs clandestins, vers Cordes. La montée à pieds est raide et glissante. Gérard, armé de son guide vert, nous fait la visite commentée. Anne-Marie surveille les marcheurs distraits afin qu’ils n’écrasent pas d’escargots, elle est très attachée à ces petites bêtes. C’était hélas sans compter sur ma distraction chronique, je fais un véritable carnage…pardon Anne-Marie
Il est temps de reprendre la route. Les côtes succèdent aux côtes, et voila-t-y pas que je suis pris d’une douleur au genou lancinante. Me voici contraint de monter dans la voiture balai pour la première fois en 12 ans d’IVV ! Moment de honte vite passé, car le camion se remplit à vue d’œil, je me sens moins seul.

Nous atteignons enfin la ferme auberge, au sommet d’une interminable côte, comme d’habitude (d’accord je l’ai montée en camion, mais en communion de pensée avec mes camarades à la peine). Les cochonnailles et un carré de porc titanesque ont vite fait de rassasier les IVV affamés. Bernard et Philippe tentent bien de monter un petit commerce pour rentabiliser le camion IVV…mais il faut repartir. Et là, un spectacle incroyable s’offre à nos yeux éberlués : un petit coin de ciel bleu ! Du coup le moral remonte et moi aussi (sur mon vélo), surtout que dans ce sens c’est la descente qui nous attend ! On voit enfin le bout du tunnel …au propre et au figuré.

On longe l’Aveyron, ou plutôt on joue aux montagnes russes sur les flancs des gorges de l’Aveyron. Après une halte apéritive à Saint-Antonin-Noble-Val, on arrive enfin au château de CAS, propriété depuis 1767 de la famille de Lastic. Nous avons droit à la visite du château, où rien ne nous est épargné de cette noble famille qui a su maintenir haut la tradition et le sens des valeurs en dépit de la Révolution française et de la chienlit soixante-huitarde.
Après un dîner de princes servi dans la salle des chevaliers, nous dormons dans un gîte tenu par un chef scout un peu curieux (dans les deux sens du mot : un peu étrange et un peu collant !). Pour en rajouter dans le côté scout, Bernard de M nous joue « el condor passa » à la flûte indienne (celle que lui a donnée un des musiciens du groupe "Los Incas" en 68 et qui ne le quitte jamais), Décidément Bernard est un incorrigible soixante-huitard, c’est assez mal vu par les temps qui courrent (en jogging…)

Samedi 19 mai : le soleil …enfin

Nous quittons le château le ventre vide pour rejoindre Caylus et petit-déjeuner.
Il fait plutôt beau et il n’y a pas trop de côtes, c’est nouveau ! Une quarantaine de kilomètres nous conduit à notre lieu de pique-nique. Bel endroit au bord du Lot à proximité de Saint-Cirq Lapopie. Au beau milieu du repas, deux urgentistes viennent soigner la troupe, il est vrai bien mal en point. Ce n’était qu’une facétie due à Martine et Renée, mais il va falloir songer à créer une véritable antenne médicale mobile pour les prochaines randos.
On a un peu de temps devant soi pour lézarder dans l’herbe au soleil, les filles se racontent des histoires de filles que j’écoute discrètement l’air de rien...C’est le bonheur !
Pour digérer, nous montons au village, puis nous montons encore pour redescendre sur Cahors et visiter le beau pont Valentré (François, que de beaux ponts tu as ratés...)
On croyait avoir fait le plus dur, hélas le plus dur était devant nous, une côte épouvantable de 2,5 interminables kilomètres, le camion fait le plein (de cyclistes).Comme chaque fois, la dégustation au domaine Rességuier nous fera vite oublier nos douleurs.
La soirée à l’auberge du vieux Douelle sera marquée par la traditionnelle cérémonie des remerciements et des annonces pour l’année prochaine. Alain avait préparé tout un tas de surprises. Pour l’année prochaine en Toscane, j’ai retenu qu’il y avait une étape de 25 km, ça me va bien.


Discours d'Alain

Dimanche 20 mai : Le train-train


Réveil sous la pluie, ça faisait longtemps… heureusement cela ne dure pas et nous atteignons, après une poignée de kilomètres la dernière dégustation où la famille Jouves nous reçoit comme des princes (Domaine des Princes oblige) et nous propose des bouteilles de taille impressionnante... Nous déjeunons au Restaurant Le Vinois, repas délicieux, parfums originaux, excellente table à laquelle nous faisons honneur.
Derniers kilomètres et nous voilà à la gare. Il faut démonter les vélos et les remettre dans la housse, c’est plus simple dans ce sens...
Nous montons dans le train et constatons que toutes nos places sont prises par des petits jeunes. Il y en a même un au crâne rasé (1) qui prétend mordicus que c’est sa place en nous agitant son billet sous le nez. Francine, plus maligne, découvre le pot aux roses : c’est bien sa place mais dans un autre train ! Finalement nous parvenons à nous asseoir, ce n’est pas une bande de jeune qui va faire la loi !

(1)C’est bizarre : Quand j’étais jeune, tous les garçons avaient les cheveux longs sauf quelques fachos au crâne rasé. Aujourd’hui, c’est différent : tous les garçons ont le crâne rasé…sauf les fils de Sarkozy !

 

 

 

Voilà encore une balade qui s’achève, que dire en conclusion :