Toscane

Quand Alain de L. me proposa – je veux dire m’intima l’ordre de rédiger le compte-rendu de la randonnée « Toscana 2008 », j’ai aussitôt donné mon accord pour deux raisons :

  • la première, je n’avais pas le choix ;
  • la deuxième, ça me plaisait bien de jouer les l’Hemingway d’IVV avec mon célèbre carnet de note « Moleskine » à élastique, à l’affût de tout événement spectaculaire, de toutes anecdotes croustillantes, de tous ragots peopolesques. J’ai rapidement déjanté déchanté car les contraintes d’un « timing » d’enfer ne m’ont jamais permis de sortir ni mon carnet ni mon crayon gomme.

Je savais pourtant que dans ces foutues randonnées IVV, il n’est jamais donné le temps de flâner, cueillir des fleurs, se rouler dans l’herbe, pisser dans un bosquet, se rouler un clope ou se taper une mousse. J’ai donc vite compris que je devais me fier à une mémoire particulièrement défaillante (âge, alcool, tabac, masturbation…) Un peu inquiet de cette situation, Alain de L. m’envoya un canevas sommaire tandis qu’Olivier – le vieux rouletabille de Libations – me prodigua beaucoup de conseils et un certain nombre de textes. Ce sera donc une sorte de compte-rendu « participatif » comme disait l’autre.

C’était la première difficulté. La seconde était que cette randonnée s’est tellement bien passée qu’en réalité il n’y avait pratiquement rien à en dire sauf que tout était beau et tout était bon.

Alors, il ne reste plus qu’à écrire à la marge……

 

Dominique

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Les transports

LE TRAIN
Je donne la parole à Olivier L. (ça commence bien !)

« Nous étions cinq à avoir décidé de nous rendre à Florence par le train : Bernard de M., Nadine, Véronique, Jean et moi. Ou plutôt cinq et demi, Jean n’ayant pas voulu se séparer de son vélo, échaudé depuis qu’il s’est fait voler le précédent aux Pays-Bas (des mal élevés capables de nous infliger un 4-1 !) On se retrouve gare de Bercy. La gare est bondée, il fait une chaleur estivale, pas un seul bar pour boire une bière ! Bernard n’apprécie pas vraiment.
Nous parvenons en jouant des coudes à rejoindre notre compartiment. Bernard a tout prévu, le vin, les amuse-gueule, et pour conclure une bouteille suggestive emplie de grappa : la « Sainte Yvette » nouvelle sainte patronne d’IVV canonisée par ses soins.
La clim. fait un bruit d’enfer, la porte du compartiment ne ferme pas, les toilettes sont bouchées, cependant grâce aux bons soins de Bernard, la bonne humeur règne dans le compartiment.
Nous voilà à Vallorbe, à la frontière suisse. L’arrêt nous paraît interminable. Nous finissons par nous endormir. Au réveil nous apprendrons que nous avons deux heures de retard, à cause des douaniers suisses qui ont fait du zèle. Encore un pays de mal élevés, éliminés d’une coupe d’Europe qu’ils ont eu le culot de vouloir organiser, c’est bien fait !
Une réunion téléphonique de crise est organisée séance tenante avec le CHEF. Après avoir examiné la situation avec le calme et la détermination qui le caractérise, il prend sa décision : le groupe partira sans nous, Jean-Pierre nous attendra à l’aéroport et nous rejoindrons le peloton dans le camion.
Voilà comment nous avons évité un départ fastidieux à travers les faubourgs de Florence, et même échappé pour la plupart au remontage des vélos, Jean-Pierre, homme au grand cœur, s’en étant occupé en nous attendant.
(et le retour ? pareil mais dans l’autre sens… ) »


L’AVION
Je n’en parlerai même pas. Quand on se déplace dans un engin aussi ringard qu’anti-écologique qui crache des tonnes de CO2, qui gaspille une énergie si rare et si chère alors que nos pauvres pêcheurs en manque tellement pour vider les mers, tout ça pour se donner une bonne conscience écologique en faisant du vélo dans la campagne, on constate qu’il y a des gens qui ne redoutent pas les contradictions. Et puis, d’abord, ils sont arrivés à l’heure et n’ont donc même énervé Alain de L.

L’IVECO
Je ne ferais pas de commentaires sur le parcours Paris-St-Siffret près d’Uzès, je n’y étais pas. RAS.
Je connais un peu Alain de L. Il est difficile de le deviner «super cool zen ». Dans ces cas-là, le mieux à faire, tu ne dis rien. Venant en voisin du Castanet - j’ai rejoint chez Jean-Pierre H. l’équipe IVECO (Jean-Pierre H., Alain de L., Jean-Louis M. et Jacques T.) qui ne m’avaient pas attendu et devaient en être au 3ème apéro. Un délicieux porc au curry concocté à Châtillon par l’étonnante Catherine H. nous fut servi en guise de dîner.

Devant récupérer l’ami Gérard D. à Avignon au petit matin, il nous fut vivement conseillé de nous coucher tôt, de nous lever tôt et de ne pas trop traîner à la toilette et au petit-déjeuner, ce qui fut fait. Le ton était donné. Et c’est un Gérard D. encore souriant et détendu que nous récupérâmes avec quelque retard en gare d’Avignon. Jusqu’ici, tout allait bien mais je savais que le chef devait supputer dans sa tête toutes les catastrophes qui pourraient survenir en route et feraient capoter le voyage et ses 3 ou 4 années de préparation : une panne dans un tunnel italien, un versement dans un ravin côtier, un camion fou, un glissement de terrain, une chute d’aéronef, une avalanche, une tempête de neige, une éruption volcanique, une explosion atomique.......

6 passagers, 4 chauffeurs - aussi prudents les uns que les autres - se relayant à étape chronométrée ; pas beaucoup d’arrêts pipi, à peine le temps de remonter sa fermeture éclair. On ne pouvait même pas compter sur le plein de gas-oil, ce foutu camion ne consommant quasiment rien. Tout se déroulait parfaitement bien.

Alors, pour occuper une certaine monotonie, je me mis à observer le comportement des chauffeurs et inventais un nouveau dicton : « montres-moi comment tu conduis un Ivéco, je te dirais qui tu es » Jean-Pierre H., la décontraction du gars qui porte en lui la longue expérience du maniement du camping-car, était le seul à continuer à blaguer au volant et à animer la cabine, le seul à faire sourire (jaune) le chef. Au contraire de Jean-Louis M. qui, dès installé au volant, se taisait brusquement, et, du coup, ne nous infligeait plus ses complexes et mystérieuses réflexions ou plaisanteries dont il avait seul le secret et pour lesquelles j’ai longtemps fait semblant de les comprendre pour ne pas passer pour un imbécile jusqu’au jour où – dans une côte infernale – je lui ai avoué que je ne comprenais rien à ce qu’il disait. Sérieux, concentré, lui aussi l’expérience de la camionnette, avec le sérieux de l’artisan se rendant à son chantier. Que dire de Gérard D., sinon que ce garçon donne l’impression de tout bien faire naturellement, citer le nom des 172 tribus Inuits du nord de la Sibérie comme de conduire un Ivéco, sérieux mais cependant plus détendu.

Il faut tout de même rappeler que ces 3 chauffeurs ont eu l’immense mérite de conduire sous le regard tendu du chef qui ne pouvait s’empêcher de donner quelques conseils. Le 4ème, le chef, comment dire, paraissait soulagé de prendre le volant en se disant qu’au moins, s’il arrivait quelque chose, ce serait de sa faute. La rédemption dans la souffrance. Un seul objectif : Florence, sains et saufs, ce qui fut fait.

Et, c’est ce soir-là, en cherchant l’hôtel de Florence, qu’Alain, inaugura une pénible manie qui ne le lâchera plus tout au long de la randonnée, à savoir de garer l’Ivéco à 3 km des hôtels, nous obligeant à traverser les villes à pied avec les bagages, épreuve qui m’était d’autant plus pénible avec mon talon d’Achille affligé d’une tendinite. Autre manie de même nature mais qui me visait plus particulièrement, ma chambre était toujours tout en haut et sans ascenseur. Toujours la rédemption dans la souffrance.

C’est ainsi qu’après avoir visité la vieille ville, nous retrouvons les Labour à l’hôtel Merlini, vieillot mais sympa dans une petite rue sombre bordée de jalousies, ces demi-volets qui s’entrouvrent pour permettre observer les passants, ce qui fut fait. Dîner à quelques pas de là et déjà le plaisir de retrouver les pâtes italiennes qu’on ne saura jamais faire comme eux.

Mais demain les choses sérieuses commencent. Alain de L. est toujours dans les affres……

 

 

Mercredi 7 mai 2008 - FLORENCE-SAN GIMIGNANO

Dès le réveil, mauvaise nouvelle, panique à bord, l’Artésia (une sorte de TGV à moyenne vitesse) est annoncé avec 2 heures de retard. Le deal initial était de récupérer les avionneurs à l’aéroport de Florence vers 09h00,  de délivrer tous les vélos de leurs housses, de les remonter puis de ramener les ferroviaires au même endroit pour un départ groupé sous les flashs des photographes de La Stampa, Il Corriere de la Sierra, Il Mondo, Il Messagero et même un ancien journaliste de l’Unita recasé à l’Osservatore Romano !

Tel Napoléon au début de la bataille, et sans hésiter une seconde, sans paniquer, avec tout le sang-froid avec lequel on reconnaît un « Duce », le condottierre di IVV décide d’appliquer immédiatement le « plan B » : récupération des avionneurs, préparation de tous les vélos, embarquement des vélos des ferroviaires dans Ivéco pour récup’ à la gare et jonction ultérieure à la sortie de Florence.

La première brigade de vélos légers – sous le commandement du Général Labour - se met aussitôt au trot pour sortir du labyrinthe de l’aéroport quand survint le seul incident un peu sérieux de toute la randonnée : le lieutenant de cavalerie Jacques T. perd un étrier juste au moment où la brigade entamait une percée laborieuse à travers les faubourgs de Florence. Je savais que Jacques avait déjà perdu la boule, avait perdu la face, avait perdu son temps, avait perdu la main, avait perdu du poids, avait perdu son âme, avait perdu patience, avait perdu la mémoire, avait perdu le Nord, avait perdu son chemin, avait perdu au change, mais jamais, au grand jamais depuis que je le connais Jacques il n’avait perdu sa pédale ! Jamais il ne s’était séparé de sa pédale, il était très attaché à sa pédale, parfois même quand le chef tournait le dos la nuit, il couchait avec sa pédale, c’est pour vous dire. En fait, pour dire la vérité, il n’avait pas vraiment perdu sa pédale mais, frondeuse et primesautière, elle s’était détachée de la monture pour vivre sa vie, peut-être marre d’être secouée sans cesse de haut en bas et de bas en haut en un mouvement vaguement masturbatoire. Le Général Labour qui est aussi Médecin-major sort sa clé de 17 (au hasard) et met fin ainsi au désarroi de son collègue. Rappelez- vous qu’en toutes circonstances de panne, c’est notre ami Thierry L. qui est le réparateur agréé exclusif IVV et que même si c’est pas lui qui répare, c’est toujours sous sa responsabilité !

Or donc, la cavalerie Labour – avec la précision d’un GPS – retrouve pile poil la cavalerie du général Lemaire à un endroit tenu secret qu’il faut pas le répéter, un « pont bleu » à 15 km de là. La jonction fut faite très naturellement sans à coup ainsi que 2 navettes spatiales qui s’accouplent dans l’espace. Signe des dieux, nous étions à Signa, ce qui était plutôt bon signe !

Plusieurs semaines plus tard, à l’occasion de la récupération du vin, Alain de L. m’avoua que c’est à cet endroit là qu’il avait commencé à souffler vraiment pour la première fois ; alors, maintenant tout était en place, tout serait possible, tout serait faisable. En fait, c’était le moment de s’éclater dans tous les sens, traîner, bistrot, faire la grasse matinée, prendre le chemin des écoliers. Mais la suite montra qu’il n’en fut pas ainsi….

Bon, après, y a des côtes que ça mérite même pas qu’on en parle. J’en parlerais plus tard car nous voilà arrivés à Certaldo-Alto à 50 bornes. Avant de grimper sur l’Alto de Certaldo vers l’Hôtel Ristorante  par le funiculaire mais après avoir enchaîné les 20 vélos d’IVV ( moi, je préfère les vélos enchaînés plutôt que déchaînés) et en guise d’apéritif, je vous offre quelques réflexions culturelles de notre ami Jean-Louis M. (accrochez vous !) :

Jean-Louis « Notre déjeuner à Certaldo, tu te souviens, cette colline au sommet de laquelle nous sommes parvenus non pas à la force de nos pédales comme d'hab’ mais par un train à crémaillère. Nous avons déjeuné dans la cour d'une sorte d'hôtel renaissance, sous un toit bien frais. Dans cette cour il y avait un puits et de l'eau. Je viens de découvrir et de comprendre que cette colline de Certaldo est le lieu non seulement où Boccace est né et décédé (en 1375) mais c'est aussi le lieu où il a situé son Décameron. Or le Décameron, - je ne sais pas si tu te souviens du film de Pasolini - est à toute la littérature occidentale en prose ce qu'Alexandrie est aux bibliothécaires, la Silicon Valley aux informaticiens, Austerlitz aux théoriciens de la stratégie, le Mont Arara aux météorologues, le Puy de Dôme aux physiciens et j'en passe. Décameron, c'est 10 jours de discussions et de petites histoires sur le thème de l'amour, présentés par 10 personnes réfugiées au sommet d'une colline pour fuir la peste noire qui sévissait à Florence cette année-là (vers 1345). Le Décameron a été rédigé en Italien (en Toscan, plus exactement) et il est, parallèlement aux oeuvres de Dante et de Pétrarque, l'un des piliers de la renaissance et de l'humanisme. Il serait donc convenable d'en dire quelques mots - du Decameron et de Boccace - dans notre relation du périple toscan d'IVV. Comme je connais d'avance la bonne vieille règle : c'est celui qui le dit qui le fait, je veux bien t'écrire quelques lignes à la manière d'IVV sur le sujet

Et bien voilà, Jean-Louis, c’est fait ! et copier coller.

Pour en revenir au restaurant, vu qu’il est alto, y a un point de vue magnifique sur la Toscane. Des fleurs, de l’eau, des essences variées, une architecture élégante, tout y est beau, tout était bon, modestement je préfère laisser la place aux photos.

 

De même que pour les côtes suivantes, et les dégustations, je laisse la place aux photographes.

Arrivée en fin d’après-midi à San Gimignano. Au volant de l’IVECO, le cousin Jean-Pierre qui avait dû échapper en cours de route à quelques côtes, accomplit l’exploit de passer sous le porche menant à la place principale - La Cisterna - à 2 cm près ! le chef était blême ou verdâtre, je ne sais plus. Bagages encore un peu loin de l’Hôtel La Cisterna. Hôtel confortable situé dans un ancien palais du XIVème siècle situé au centre de la Place, le cœur de la cité comme il y a 600 ans. Restaurant Le Terrazza, cuisine raffinée, cadre exceptionnel où l’on peut admirer l’un des plus beaux panoramas de Toscane, dominant le Val d’Elsa et se perd entre Monteriggioni jusqu’à Sienne. Mais, mais, mais flâner après dîner sur la place pas trop encombrée de touristes et surtout ouvrir les volets le matin sur la place de San Gimignano, instants de bonheur, sensations de privilège, beauté, grâce et élégance….

C’est pas tout ça, on s’y recolle demain…….


Le train à crémaillère, un moyen de transport inédit pour les IVV

Première dégustation à la Casa alla Vacche. Un moment toujours très attendu

Vue imprenable sur la Toscane depuis les toits de San Gimignano

 

Jeudi 8 mai - SAN GIMIGNANO - SIENNE

Départ à 08h00, quand même, plus tôt qu’au boulot ! L’idée du Chef est de rejoindre la route de Castellina in Chianti. C’est donc sans réelle surprise que nous atteignîmes Castellina in Chianti au 17ème km à 100m près. Vous pensez que je suis dilettante, que je ne suis pas sérieux, détrompez-vous. J’ai retrouvé de la documentation sur cette région qui dit «  qu’en dégustant notre vin, vous y trouverez les parfums, les goûts, le travail, les levers et les couchers de soleil, antiques sensations que vous n’oublierez plus » et toc ! et même que « un Chianti Classico » de Castellina in Chianti, c’est un produit unique, sincère comme ceux qui le produisent » et re-toc ! Dépliant très original, n’est-il pas ?

32km de côtes et de descentes plus tard puis un petit chemin caillouteux très pentu en pente, casse-gueule au risque de « cul-par-dessus-tête » (rappelez-vous la petite descente vers le Domaine de La Madeleine à Cassis) nous conduit à l’Hôtel-Relais La Vigne, une grande terrasse aérée, baignée de soleil ou d’ombre selon les goûts. « Vino bianco della casa come aperitivo » aurait pu dire le Chef, il l’a dit.

Je ne répéterais jamais assez combien les haltes sont des vrais moments de bonheur, il ne faudrait que ça !

Caffe, on repart à l’heure ou la sieste commence à vous envahir de partout pour 9km… de côtes, bien sûr.

Badia a Coltibuono, son abbaye, son cloître, sa guide jeune, brune et charmante, ses jardins merveilleux et ses dégustations raffinées. Une chaleur à couper au couteau. Olivier - souvent distrait par les jolies guidouilles - et moi avions repéré dans le cloître une zone d’ombre formée par un grand arbre, un peu à l’écart de la visite mais Olivier n’est pas un rebelle, adieu la torpeur. Ce n’est pas le genre à affronter violemment le chef, ce qui ne l’empêche pas de débigoiser dans son dos. Et, pendant ce temps-là, Bernard de M. entonnait – à l’ombre d’une fontaine d’eau glacée – ses célèbres chants grégoriens, sans doute pour tester consciemment ou inconsciemment l’acoustique de la cour de l’abbaye mais à la seule et fervente admiration d’Anne-Marie J.

Pour la suite et comme la dégustation de l’après-midi avait été annulée pour cause de changement d’horaire du dîner à Sienne (vous voyez le genre d’évènement ! je suis..) et qu’il n’y a rien à dire d’autre sur le trajet de Sienne à part une « descente belle et dangereuse », je vais maintenant – si vous le voulez bien -  vous faire un petit cours sur la taille de l’olivier en Méditerranée. Je ne fais par là aucune allusion péjorative sur la taille de mon ami Olivier L. Mais en fait il s’agit d’une tentative de culturation à l’attention de quelques « avions » polars afin de leur faire tourner le regard vers d’autres choses que leurs guidons.

Mes amis, avez-vous remarqué la présence de nombreux oliviers voire d’oliveraies au bord des routes et dans la compagne Toscane ? Et avez-vous remarqué la taille particulière de ces oliviers ? En fait, il faut avoir l’œil aiguisé du propriétaire comme moi d’au moins un olivier. En fait, ce qui est intéressant de noter, c’est que l’on retrouve en Toscane les mêmes méthodes de taille que dans le Midi de la France, ce qui en réfléchissant bien n’a rien d’étonnant. La taille en gobelet ou "taille du midi de la France" s’appelle la taille en cage d’oiseau en Toscane. Et pourquoi donc taille-t-on les oliviers de cette façons là ? Je vais vous le dire : c'est la seule taille qui permet une bonne aération en évitant la propagation des maladies. Cette façon de tailler  un olivier est aussi celle qui permet une meilleure fructification, car les pollens sont légers, se dispersent bien sur les fleurs, la fécondation des fleurs est améliorée et vous aurez plus de chance de voir de jolies olives. Oui, bon d’accord, mais comment faire alors, Monsieur Olivier, le jardinier ? C’est simple : évidez le cœur de l’arbre, tailler les branches qui poussent à l'intérieur en conservant les branches maîtresses (charpente) ce qui favorisera la circulation de l’air, donc sa pollinisation et sa fructification. On dit en Provence – et contrairement à toutes les saloperies sexuelles auxquelles vous penser - que « le petit oiseau doit le traverser sans le frôler des ailes ».

Et j’ai presque fini ma page… je crois que jamais vous pourrez mesurer le nombre de week-ends sacrifiés, le nombre de soirée sans TF1 (à tel point que c’est plusieurs jours après l’évènement que j’ai appris le renvoi de PPDA devenu PPD (Patrick-Poussé-Dehors). Heureusement que Roselyne a pris ses quartiers d’été dans les Cévennes (ou elle s’ennuie certainement de moi ou plus probablement s’ennuie tout court – tél 04 66 34 17 73 – sinon c’était le divorce un mois avant nos 40 ans de mariage (le 20 juillet 1968, après les grèves et les élections-trahisons).

19H 19H30 Arrivée à Sienne par la Porte Ovile. Je ne saurais quoi vous dire à propos de la Porte Ovile, j’ai rien trouvé et même ce con de Google, quand on appelle Porte Ovile il répond « port du voile » !! C’est du n’importe quoi, ces amerlos ! Comme d’habitude l’hôtel Albergo Cannon d’Oro était loin des bagages mais heureusement les vélos étaient tout près, on ne peut tout avoir dans la vie. Après avoir traversé l’étonnante Plaza del Campo, dîner romantique à l’Antica Trattoria Papei, une institution siennoise. Je me souviens qu’on n'avait qu’un pas à faire pour fumer sur la terrasse, je me souviens qu’il ne faisait pas très chaud, je me souviens que les antipasti et le rizotto étaient délicieux, je me souviens qu’on a bu beaucoup de vin de Toscane genre Chianti Classico, je me souviens qu’on était bien et que la vie était belle…….

D’autant que demain c’est la grasse matinée !

 

 

VENDREDI 9 MAI 2008 / SIENNE- CASTELLINA IN CHIANTI

Enfin une matinée « cool » ! Encore que pour trouver la salle du petit-déjeuner, bonjour le labyrinthe ! Promenade en ville, je ne vous raconte pas : achetez un guide à la Fnac ou mieux, allez-y.

Nous nous retrouvons tous à 11h00 à l’Enotecca Italiana au sous-sol de la Fortezza Medicea, je note quelques défections, phénomène de saturation ? Dégustation et présentation de 8 vins italiens au rez-de-jardin par une espagnole qui parle français. Le Condottierre semble déçu de la prestation, malentendu ? Par contre, le sous-sol nous réserve une belle surprise, un musée du vin italien dans d’immenses salles voûtées de briques toscanes. Chaque bouteille est présentée dans une sorte de niche avec une étiquette code-barre racontant toute l’histoire de chaque vin sur un mini-écran portatif. Et l’on constate au moins 2 choses : les Italiens ont une variété de vins qui égale cette de la France mais par contre, ils ont fait depuis longtemps la révolution culturelle de l’étiquette. En plus, il faisait frais et en plus on a déjeuné sur place en terrasse très agréable. J’ai remarqué aussi la montée en dégustation/consommation des eaux minérales « frizzante ». Sieste et visite, ça serait tellement bien tous les jours comme ça.

15h00 départ de Sienne toujours par la Porte Ovile, évidemment, mais je n’en sais pas plus sur cette fichue Porte sauf qu’elle est à l’ombre le matin, ça compte ( help !)

Si je vous disais 18 km et quelques côtes plus tard : ben oui, c’est une dégustation à Fonterotoli, très belle et grande propriété, un accueil charmant, un homme très délicat et courtois qui faisait tout pour nous faire croire que, du fait de notre seule nationalité, on était bien plus compétent que lui, ce qui n’était pas vrai, bien sûr.

Pourtant, je crains de ne pas avoir été très attentif d’une part et d’autre part ma douleur au talon s’amplifiant, je n’eus pas le courage  de descendre visiter les chais futuristes et uniques au monde !

 

Je cède la parole (c’est une image) à Olivier.

 "Quoi ? C'est à moi ? Ah pardon, je rêvais encore de notre dégustation précédente à Badia a Coltibuono, et à notre charmante hôtesse...Les chais de Funteroli ? Que dire, sinon que, de l'extérieur, cela pourrait faire penser à la version Mussolinienne du Bunker ou encore au repère du Spectre dans les films de James Bond. Bref c'est rond, c'est grand et c'est enterré. De l'intérieur, c'est encore plus impressionnant...les marquis ont vu grand, il y a de quoi en fabriquer des bouteilles, et comme en plus le vin est bon (j'en ai déjà bu une...) les viticulteurs français ont du souci à se faire"

 

2 côtes et 2 km plus tard, nous atteignons la Villa Godenano, une sorte de maison d’hôtes dont le gérant marocain semblait surpris de nous voir arriver. Une grande et belle villa typique de Toscane au milieu d’un immense jardin aux dessins et essences variés, très style. Probablement une maison de riches bourgeois ou d’aristocrates Toscans. C’est exactement ça, la Toscane. Elégance, raffinement, culture….pour un peu on se serait cru dans un film d’Antonioni, on serait pas surpris de voir apparaître Monica Vitti (je l’adore) au détour d’une allée ou alors un film de Rohmer genre « Le Genou de Claire » mais avec une atmosphère « Moderato Cantabile »…. Putain ! qu’est ce que je suis cultivé. Pour la première fois, il y avait quelques imperfections, problème de lumière ou robinet, un personnel fantomatique, une atmosphère curieuse de fin de siècle qui tranchait avec cette troupe de cyclistes poisses-dudules qui l’envahissait. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences, les IVV aussi sont classes ! Très gêné de la présence proche d’une énorme usine à gaz genre Sévézo 2, notre ami Alain de L. ( c’est le Chef mais c’est aussi une Ami) a pris d’énormes précautions pour nous préparer à ce monstrueux spectacle industriel, peut-être craignait-il qu’on vomisse ou qu’on s’enfuisse à grande pédalée. Mais en fait, personne ne fit de réflexion oiseuse comme à l’habitude dans ces occasions-là. Très au fait des contraintes économiques qui ont priorité sur l’esthétique touristique, nos amis IVV furent très indulgents.

 

D’autant qu’il était l’heure d’aller dîner à la Pizzeria Tre Porte ; une bonne marche apéritive pour atteindre le centre du village au bord de la route. Mais comment font-ils une tagliata si bonne ? la cuisine toscane est certainement une des meilleures du monde. Nous devrions nous en inspirer plus souvent à l’heure de l’inflation sur les denrées alimentaires. C’est ici que – tout fier encore d’avoir voté « Non » avec nos amis irlandais- j’ai pris conscience de ce qu’était l’Europe en admirant l’organisation des fumeurs sur les marches de la Pizzeria, avec cendriers et petits bancs, sans compter les conversations avec les locaux chassés sur le trottoir. Quel délice de penser que dans 27 pays au moins, les fumeurs, sacrifiant à leur vice, connaissent un agréable moment de convivialité que les non-fumeurs ne peuvent pas connaître.

Au retour, nous fûmes quelques-uns à goûter le silence de la nuit toscane dans un coin du jardin, je pense qu’Alain de L. devait déguster son premier cigare de la journée ; il me semble qu’il y avait aussi mes amis Olivier L. et Daniel M.

Hélas le Chef regarda sa montre, dodo ! Demain on remet ça …..


Bernard atteint le Nirvana à la terrasse de l'Enotecca Italiana

Les chais pharaoniques de Funterotoli

Bernard apprécie le confort désuet de la villa Godenano

 

Samedi 10 mai :CASTELLINA IN CHIANTI - TAVARNUZZE

 

Départ 09h30, ça me va ; halte à 10h30, ça me va aussi d’autant que nous n’arrivons pas n’importe où : Azienda Agricola San Donatino. Jusqu’ici je vous ai dit que tout était beau et tout était bon. Et bien, à cet endroit, c’était encore plus très beau. Dans un trou, accrochée à la colline, terrasse, vue imprenable, fleurs, odeurs, dégustations de chianti et d’huile d’olive. Photos. Nous sommes accueillis par Maria Cristina Diaz, (3ème femme de Léo Ferré si on compte sa guenon Pépé après Madeleine) et par son fils Mattéo Ferré qui gère le patrimoine artistique de son père. Le premier moment de surprise passé (il ne faut pas se fier aux apparences) l’ambiance devient très chaleureuse puis presque amicale au moment des commandes.

Quelque 27 km et quelques descentes puis quelques côtes (si ce n’est l’inverse) plus loin, nous voilà rendus à Greve di Chianti, sur une belle Piazza Matteoti au centre ville, à l’heure de fin de marché plutôt genre marché forain. Même que Olivier L. -  cette espèce de fayot – il a trouvé et offert au Condottierre une prise électrique convertible pour son ordi. Comme jusqu’ici tout s’est presque bien passé et que personne n’est parfait vous voyez ce que je veux dire, je voudrais tout de même relever que l’organisation du déjeuner au Caffe Le Logge a été un peu cafouilleuse : Giuseppe n’était pas là et sa sœur Tina avait complètement oublié. Mais comment peut-on oublier Il Professore Alain de L. C’était très bien quand même, en terrasse, on pouvait fumer, c’était vraiment très bien.

Toujours au même endroit, à l’heure de la sieste, dégustation originale de 100 vins en self-service, libre et individuelle et à coup de carte de 25€

Je vais encore laisser la parole à Olivier L. qui connaît bien le système pour s’y être longtemps attardé.

" C'est encore à moi ? Bon, je résume : Il ya des comptoirs de dégustation circulaires, on met sa carte à puce dans la fente et on appuie sur un bouton ; 3 cl de vins tombent dans son verre (ne pas oublier de mettre le verre sous le petit robinet). Il y a un double intérêt :
1° pour 3 euros on peut goûter  un vin à 80 euros qu'on aurait jamais osé s'acheter.

2° si on est rapide et discret, on peut se taper une gorgée de vin sur le compte d'un copain IVV qui manque de réflexe.

Bref on s'est bien amusé et on a bu de bien bonnes choses"

Un peu saturé de dégustations et un peu ensuqué par le soleil, je suis resté à l’ombre et à la porte en compagnie de Anne-Marie J. Un moment j’ai cru qu’elle restait avec moi pour flirter mais bien vite la conversation dériva sur les joies et les vicissitudes de la vie conjugale mais malheureusement jamais au niveau sexuel (à suivre…) ça a duré longtemps ; nous avons été très patients et nous en avons déduit que les dégustateurs avaient encore plein de sous et qu’ils allaient sortir plein bourrés et ça n’a pas loupé : bourrés comme les Tontons Flingueurs.

24 km plus loin et vers 19h00, Tavarnuzze aux portes de Florence, Hôtel Villa Ambrosina en face et à quelques pas du restaurant Montebuoni, heureusement. Je dois reconnaître que là, les vélos et les bagages étaient tout près. Endroit très classe, magnifique vue sur la campagne Toscane, un côté un peu ville d’eau.

C’est à cet endroit et en raison de l’inéluctable séparation du lendemain que les organisateurs avaient décidés que se dérouleraient les cérémonies de remise des prix, distribution de médailles et de récompenses, discours et autres fariboles. Vous aurez remarqué que pour la première fois j’ai évoqué la présence d’organisateurs au pluriel, car, en fait, ils étaient deux. Pourquoi je n’ai pas parlé de 2ème, il Cavaliere Daniel M. Je pense que c’est psytruc : pour moi et depuis toujours comme pour toujours, l’Organisateur, le Chef, le condottierre, le Duce c’est Alain de L. (avec ça, je vais peut-être passer la censure). Mais pour me rattraper, je consacrerai un chapitre complet sur le Chef-adjoint, il Cavalere Daniel Mazza.

Excellent repas, excellent Chianti, délicieux biscoito com Vino Santo. Mais passons aux choses sérieuses.

Bien entendu, remise des cadeaux traditionnelle en forme de caisses de vins aux organisateurs. Je dois dire qu’en la circonstance et considérant l’immense « travail » accompli, aucun cadeau n’aurait pu être à la hauteur de celui qu’il nous a offert, la Toscana 2008. Mais il faut reconnaître aussi que jamais l’équipe IVV n’avait été autant à la hauteur de ses organisateurs : pas de blessés, pas d’égarés, pas de râleurs, pas d’engueulades, nickel, des gens vraiment au poil, bien, élevés, obéissants. IVV, c’est l’Humanisme à vélo.

Remise des cadeaux aux accompagnatrices Renée et Christine, traditionnels compliments, je ne veux pas dire par là la routine mais elles sont tellement parfaites qu’il est très difficile de monter la gamme des félicitations. Par contre, quand on parle de routine, j’ai une suggestion à faire qui va demander un peu de créativité et d’imagination aux IVV : je pense qu’il serait opportun de prévoir autre chose que du pinard dont les conjoints sont gavés pour l’année, un cadeau plus personnel, plus sophistiqué ; c’est une suggestion. Or, diamants, parfums, produit de luxe….

Et maintenant allons-y pour les discours…..

Bien que son poème/compliment à l’intention du Chef comportât une allusion désobligeante à propos de ma silhouette fluette, et que, compte tenu du fait que son état pitoyable en fin de repas ne lui permettait plus de dire 3 mots cohérents, j’ai promis solennellement à notre ami Bernard de M. d’incorporer néanmoins son œuvre impérissable dans mon compte rendu. Je vous préviens, c ’est du Bernard de M. pur jus :

« IVV est un grand orchestre et tu es notre Toscanini !!!

Certains jouent du vélo Piano, d'autres Moderato

Ou Allegro (allez! Gros pour Dominique !?!?) (ndlr : gros connard toi-même!)

Et bien sûr les avions jouent Presto

Sans oublier notre Mazza Soprano, ma non Troppo, doucement les basses !!!

Et pour conquérir la Toscane

Nous enfourcherons nos bécanes

Et nous connaîtrons des cépages

Pas sages

Pédalons ô mes amis fols

Et buvons du vin jusqu'au col

Ivresse du vin qui damne

Toscane »

Adieu Baudelaire, adieu Rimbaud, adieu Eluard, adieu Aragon, bonjour Bernard de M. !

Difficile d’assurer la suite après un tel évènement culturel. Alors, soyez indulgents si vous trouver ce qui vient ci-après après un peu mièvre.

Discours d’intronisation d’Yvan B. Je suis désolé, c’est encore moi :

«Oyez ! Oyez ! Invélovéritassiennes, Oyez ! Oyez ! Invélovéritassiens,

En ce jour solennel du 10 mai 2008 nous allons procéder à la validation de l’intronisation de notre frère Yvan B. Comme vous l’avez tous noté, il a déjà passé brillamment et courageusement l’épreuve dite de « La Grappa » qui lui a donné le droit de se présenter devant vous ce soir. A l’issue d’une brève présentation de l’impétrant nous procéderons donc – comme le veut une très vieille tradition en IVV – à un vote démocratique de validation de candidature.

Ici, je  me permet de faire une petite parenthèse pour vous préciser que si je suis à cette place ce soir, c’est un peu à l’insu de mon plein gré bien que je sois libre et indépendant mais que j’ai reçu un ordre formel de qui vous savez et donc j’exécute les ordres librement.

Un présentation rapide de l’impétrant : Yvan B. est un jeune homme bien mis de sa personne et très bien élevé puisqu’il est parrainé par le frère sous-Chef, il Cavaliere Daniel M. Le fait qu’il soit jeune n’est évidemment pas un avantage ; c’est même ennuyeux mais d’un autre côté on peut espérer qu’il apportera quelques nouveautés dans un groupe dont certains membres montrent une fâcheuse tendance à radoter. Il est marié, 2 enfants, c’est son truc et chacun ses soucis, sa vie privée ne nous regarde pas ; sauf si c’est croustillant quand même un peu mais faut pas le dire.

Sa vie professionnelle est très intéressante. Il est vrai que certains IVV auraient préféré le recrutement d’un urgentiste voire un gérontologue. On fera avec ce qu’on aura. Le Dr Yvan B. est un chirurgien des boyaux et de beaucoup de trucs mous qu’on a dans le ventre et qui parfois font que nous embêter quand on s’empiffre comme des goinfres et qu’on boit comme des trous. Si on va par là, on peut dire que son boulot n’est pas totalement inutile comme le sont les banques et les assurances.

Qu’ajouter à propos de quelqu’un qu’on ne connaît pas bien encore. Au moins 2 choses :

1/ qu’il semble – avec raison -  très exigeant sur la qualité des prestations d’IVV et de son Chef car à chaque halte il me faisait part de sa légère déception. T’en fais pas, frère Yvan, avec l’évolution rapide du pouvoir d’achat des masses laborieuses on va bientôt revenir au saucisson-vin rouge-camping-tentes Quechua en bord de Nationale.

2/ on ne peut pas nier qu’il montre certaines qualités de cycliste et je suis sûr que, quelques côtes et caves aidant, il va s’améliorer rapidement. Mon expérience d’entraîneur cantonal (vous avez remarqué, j’ai évité communal pour ne pas péjorativer) me permet même de vous assurer - c’est une seconde nature, chez moi !) une prochaine St-Barthélémy des avions !

Dans ces conditions et après en avoir référé à personne d’autre qu’à moi-même (pour faire comme le Chef…) je propose à la haute et honorable Assemblée réunie ce soir en tenue solennelle d’accepter Yvan B. parmi nous afin qu’il bénéficie des mêmes droits (peu) mais qu’il soit astreint aussi aux mêmes devoirs (beaucoup) que Nous et notamment de la fermer quand le Chef cause.

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Le Discours de Dominique pour l'intronisation d'Yvan ( cliquez sur le flêche)


La réponse d'YVAN

 

 

 

Dimanche 11 mai : TAVURNEZZE - FLORENCE

Depuis ce dimanche 11 mai 2008, il existe un nouveau proverbe toscan : «celui qui n’a jamais visité Florence en vélo un dimanche de Pentecôte ne connaît rien de la Toscane et des toscans ».

Ok, bon, on fait de la ville mais quand même : Poggio Imperiale, San Miniato al Monte, Piazza Michelangelo, c’est pas dégueulasse, c’est même unique au monde et 11km en 2 heures, c’est bien fait pour les avions.

Un peu d’inquiétude sur l’efficacité des chaînes protégeant nos somptueux vélos et une nouveauté, encore une bonne idée du Chef, il n’arrête pas : La Photo de groupe avec Florence (nuageuse) en toile de fond. Super !

Déjeuner encore une fois en terrasse, c’est tellement agréable, très bonne caipirinha disait le Guide, mais pas terrible a dit le Chef. Par contre pipi-room à 2 €.

15h00 dernière chevauchée vers le centre de Florence : Ponte Vecchio, Galeria degli Uffizi, Piazza della Signora, Piazza del Duomo, excusez du peu ! Enfin la gare S.M.Novella. Et là, jamais, de mémoire de badauds florentins dominicaux, on avait vu autant de culs français à l’air ! j’ai lu, le lendemain dans la presse, que certains de ces passants avaient été hospitalisés et qu’ils n’étaient pas près de sortir de l’asile!

On remballe les vélos dans leurs housses respectives et on les charge dans l’Iveco. On charge les avionneurs dans le bus de l’aéroport, on garde un peu les ferroviaires par simple charité et avec lesquels on s’offre un pot d’adieu prohibitif sur une terrasse mais par n’importe laquelle, sauf erreur, la Piazza della Signora (qui nous a protégé en sa Sainte Garde tout au long de la randonnée en intérim de Ste-Yvette qui ne parle pas l’italien)

C’est pas tout ça, mais les camionneurs ont une longue route à faire. Ils abandonnent les ferroviaires à leur triste sort. Avanti popolo, bandera rossa, pronto a Francia.

Avant de vous narrer les « aventures » du retour et considérant que cette page n’est pas très remplie, je voudrais faire quelques commentaires à propos de sujets que j’ai un peu négligé.

Je voudrais d’abord vous parler et rendre un hommage particulier à certains de nos amis IVV

Ce compte rendu n’est pas un rapport administratif, je pense que vous avez tous reçu les tableaux du Chef ou qui seront publiés sur le site. Je n’en retiens qu’un : 30.000 € et je me dis (c’est pour la mauvaise conscience des IVV socialos) que la baisse du pouvoir d’achat n’a pas encore touché les classes moyennes sup. Tant mieux. Pour faire chier tout le monde je me demande aussi combien on aurait pu faire vivre de villages africains et pendant combien de temps. Coup bas dégueulasse !

Plus sérieusement, je pense qu’on devrait pouvoir obtenir des autorités locales une sorte de médaille touristique mais je ne sais pas à qui m’adresser. Si y’en a qui ont des tuyaux, je ferais la démarche.

Et puisque nous sommes allés consommer sur ses terres, je vous offre une chanson célèbre (un peu de circonstances ) de Léo Ferré à défaut – curieusement - de chanson² sur la Toscane :

Avec le Temps

paroles et musique de Léo Ferré 1971


Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souv'nirs ça t'as une de ces gueules
A la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment... avec le temps... on n'aime plus !

Et pis aussi, un petit poème d’un inconnu  :

« Toscane, la muse des florentins, est une terre de rencontres,

Une douce alchimie entre culture, nature et bien vivre….

Elle est un symbole antique en éternelle reconnaissance,

Un hymne à la lenteur, un partage de secrets,

Une découverte sempiternelle, une belle histoire.

La Toscane, c’est la confidence de ma terre d’amour,

Une invitation au pays,

C’est le partage et la sérénité que je vous transmets…..

Mais….ce n’est pas encore fini, reste le retour en guise d’épilogue



Dominique contrôle la circulation avec son sifflet...crevant !
(cliquez sur la flèche pour lancer la vidéo)

 

 LUNDI 12 ET MARDI 13 MAI 2008 / FLORENCE PARIS

Un fois larguée toute la bande de zozos IVV dimanche soir, nous nous retrouvons enfin entre nous, Alain, Jean-Louis, Jacques, Dominique, Jean-Pierre, les routiers, les hommes, les virils, les sérieux, les meilleurs, ceux qui allaient se taper les 1500 bornes en camion. Ceux qui pensent encore que ce moyen de transport était le plus économique, je dirais, ça se discute.

Je n’étais pas au courant mais Alain avait organisé un retour de qualité avec étapes surprises. Il était donc prévu de coucher à Lucca, une petite ville touristique charmante entourée de vastes remparts (Vauban ?) à l’Antica Residenza Al Tuscany, une sorte de chambres d’hôtes typiques en ville – guide du Routard 2008 dixit, réservations faites avec billets pour un concert le soir même. Pour la circonstance,  Alain avait repris sa fichue habitude de garer l’Ivéco à 3km du lieu de résidence ; bien nous en a pris avec tous les bagages car nous atteignîmes l’endroit au bout d’une heure : Il Duomo, Piazza Michele, Via Fullingo, piazza de Mercato, piazza Anfiteatro, on a juste raté la tour Guinigi. Ruelle typique et calme, Résidence si calme que le gérant n’a jamais daigné se manifester ni à la sonnette ni aux divers n° de téléphone. Ce ne serait ni courtois, ni gentil ni amical de se réjouir de cette situation qui n’était pas risible d’ailleurs car déjà j’envisageais sérieusement une amputation de mon pied gauche. Par contre, il était intéressant de noter qu’Alain qui, comme tout grand Chef, se doit de conserver son sang-froid en toutes circonstances, semblait être en proie a 2 sentiments contradictoires :

1/ un certain agacement vis-à-vis du proprio et du ratage dans l’organisation de l’étape

2/ un certain soulagement du fait que le seul incident du séjour se déroulât hors période officielle de la randonnée et devant des témoins loyaux qui ne risquaient pas de révéler l’incident.

Quelques coups de téléphone plus tard, nous obtenons une réservation à l’Hôtel Napoléon (****) bien sûr carrément de l’autre côté de la Ville et je me demandais maintenant s’ils n’allaient pas m’amputer sous le genoux. Récup’ de l’Iveco qui, ô miracle, vient se garer dans la cour de l’hôtel. Petit resto popu sous la tonnelle, bières géantes et pizzas monstrueuses. Retour à l’hôtel où, pour marquer le coup, je décidais, puisque j’étais obligé de dormir avec le Chef, de ne pas coucher avec lui. Et toc !.

Il avait été décidé, je veux dire, il avait décidé pour le lendemain de rentrer à Paris par les Alpes, histoire de prendre le bon air sauf au passage du Mont-Blanc, très angoissant pour moi depuis une panne de voiture au 6ème sous-sol des Galeries Lafayette. Voyage sans histoires et étape au chalet-hôtel Le Mont-Joly ( parce que face au Mont Joly) aux Contamines. Pourquoi les Contamines ? un mignon chalet savoyard comme un jouet genre Blanche Neige ou Sissi Impératrice tenu par une accorte et sympathique tôlière anglaise avec un fort accent savoyard. Ambiance club, très « english cosy » mais dans un décor alpestre. Nous n’avons pas échappé à la fondue savoyarde, à l’Apremont et au Génépi. Soirée cool finalement récompensée par des « indulgences » octroyées par Ste-J’mesouviensplus à l’occasion la visite de la chapelle voisine. Il s’est bien rattrapé, le bougre de Chef, avec cette bonne soirée. Du coup, rien à dire.

Après un copieux petit-déjeuner international, nous reprenons la route pour la capitale. Le voyage est juste distrait par l’abandon de Jean-Pierre qui, contrairement à la chanson, a retrouvé Catherine qui, elle « descendait dans le Midi, sur l’autoroute des vacances ». Rendez-vous pile poil. Décidément, entre le portable et le GPS, il n’y a plus de place pour l’Aventure. J’ai fait cette route-là plusieurs fois en 4CV, sans autoroute ni téléphone, on était jamais sûr de rien. Avec le temps…….

Enfin, la cerise sur le gâteau : arrivée à 19h10 Place de Catalogne à Montparnasse ; une demi-heure après,  tous les vélos étaient enlevés par leurs propriétaires. Le Chef me propose de transmettre ses félicitations aux participants qui, en fait, étaient terrorisés à l’idée de retrouver leurs vélos dans la déchetterie du 15ème.

Mais, ce n’est pas fini……….

Il reste une dernière procédure avant de boucler la  boucle : la distribution des vins préparée par le Chef et quelques esclaves rampants dans un garde-meuble de la Gare Montparnasse, le jeudi 19 juin 19h00. Sans faute, bien sûr, tout les IVV étaient là ou représentés avec procuration. Seul incident, les 2 bouteilles de Martine que j’avais glissées dans le lot des Communal pour vérifier s’il étaient honnêtes, ben zut, ils sont honnêtes. Apéro champagne offert par la direction sur le rabe du transport, sympathique dîner à La brasserie de France en face de l’enlèvement…..

Cette fois, c’est fini et ni et ni………….

Sèvres, le Jeudi 26 juin 2008 

Et dans 4 jours c’est la retraite officielle 

Hdomdom